Repère toi dans ton répertoire !

Je fouille et passe beaucoup de temps à chercher sur le net : et, en me baladant, de page en page et de blog en blog, je suis tombée par hasard sur une citation qui m’a faite sourire : « Ecrire c’est ranger le bordel qu’on a dans sa tête. » Je trouve que c’est un peu ça l’air de rien : dans chacun des cerveaux qui nous entourent, chez les petits comme chez les grands, c’est souvent en ébullition ! On pense, on réfléchit, on rumine, on imagine, on invente, on compare, on perçoit, on rembobine : bref, là-dedans ça tourne et ça bouillonne d’idées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises ! Alors parfois, il faut mieux ranger tout ce qui fourmille à l’intérieur : sinon ça finit par exploser, boum !

Loin de me lancer dans une séance de psychologie, j’avais envie aujourd’hui de vous partager le travail mené cette année en production d’écrit, liant aussi le lexique et l’étude de la langue. En effet, pour permettre aux élèves d’organiser leurs idées quand ils écrivent, mais aussi et surtout pour les aider à trouver les mots qui leur sont nécessaires pour les mettre sur le papier, nous avons conçu, en classe, un répertoire de mots pour écrire.

J’avais très envie, depuis longtemps, de me lancer mais sans jamais oser le faire car je ne savais pas sous quelle forme le présenter, quel outil utiliser ou encore comment impliquer les élèves au mieux. Mais, suite à une formation (CE1 dédoublé merci !) sur la production d’écrit, j’ai eu envie de franchir le cap et donc de tenter quelque chose. Lors de cette journée, nous a été présenté le livre d’Anne Chabrillanges, « Réussir en production d’écrits CE1 ». Je ne vais pas présenter cet ouvrage, déjà bien connu, mais je dois dire qu’il m’a convaincue et m’a encouragé à penser et concevoir un véritable outil pour la production de textes : un répertoire de mots, individuel. 

Dans cet ouvrage, plusieurs situations d’écriture sont présentées, qu’il s’agisse de situations génératives ou de récits de vie. Et, pour chacune d’entre elles, les élèves sont invités à construire des répertoires de mots (selon le thème de la séance), classés selon leur nature, soit les verbes, les noms et les adjectifs essentiellement. Ils les utilisent ensuite lors de la phase d’écriture, pour construire les phrases de leur texte. Cela s’avère efficace puisque la phase orale, collective, permet aux élèves de vraiment s’approprier le sujet : elle fait émerger les idées, qu’ils pourront ensuite écrire et mettre en mots. Le fait de donner les mots nécessaires à la consigne d’écriture est un bon moyen pour commencer à imaginer son texte.

Suite à cette première phase, je construis les répertoires (le soir même !) et recopie les mots donnés par les élèves. Puis, avant la phase d’écriture individuelle, je distribue à chacun ces outils et les fait coller sur de petites feuilles à carreaux. Les élèves les classent ensuite dans leur classeur. Ils se repèrent à l’intérieur grâce aux couleurs des intercalaires, mais aussi en s’appuyant sur les étiquettes collées sur chacun ; il s’agit des figurines des natures de mots (utilisés dans la méthode de grammaire Retz) ou seulement des encadrés avec le nom de la partie.

Les répertoires sont représentés sous forme de tableaux, à l’intérieur desquels les mots sont répertoriés et inscrits dans l’ordre alphabétique. Cela est facilement utilisable par les élèves car ils s’attachent à l’initiale des mots qu’ils ont envie d’utiliser : ils le prononcent pour identifier la première lettre. De plus, à l’intérieur de chaque case (pour une lettre) il y a un nombre assez limité de termes, ce qui ne surcharge pas les élèves. Parfois, pour une lettre de l’alphabet, un ou deux mots seulement sont inscrits. J’ai beaucoup aimé cette manière de présenter les mots car elle s’est avérée efficace en situation de production d’écrit. En CE1, la plupart des élèves sont lecteurs et parviennent donc à lire des mots isolés. Ils n’ont plus autant besoin de s’appuyer sur les banques de mots, présentés sous forme d’images, comme en CP.

Néanmoins, mon vrai questionnement a été sur le choix de l’outil : petit cahier ? porte-vues ? classeur ? pochette ? Un vrai casse-tête car pour chacun d’eux quelque chose me freinait et me semblait compliqué lors de l’utilisation. Jusqu’au jour où j’ai ouvert l’armoire de ma classe : elle déborde de partout et permet de stocker beaucoup de matériel, mais finalement je ne l’ouvre pas si souvent ! Mais, heureusement que je l’ai fait car j’y ai trouvé mon bonheur, ou du moins ce qui me convenait pour débuter : des minis-classeurs ! Je les avais conservés en pensant ne jamais les utiliser : je ne voyais pas comment m’en servir avant ! Toutefois, en les voyant, ce petit format m’a paru idéal pour commencer mon répertoire. J’ai eu la chance d’en avoir assez, du fait de mon petit nombre d’élèves, de même que des lots d’intercalaires neufs et des feuilles de classeur adaptées. Cela m’a permis de me lancer tout de suite, sans avoir à attendre une éventuelle commande de matériel. 

Bien qu’il y ait 6 parties distinctes dans le classeur, soit le nombre d’intercalaires, j’ai choisi de  commencer par 2 parties seulement : celle des verbes et celle des noms. Il s’agissait de comprendre le fonctionnement de ce répertoire : comment chercher un mot dont on a besoin, en se référant puis en se repérant sur la page correspondante : trop de pages et d’onglets d’un coup aurait été difficile ! Et puis, ça tombait bien car les verbes et les noms c’est ce qu’on travaillait en étude de la langue : réinvestissement, non ?! Ce n’est donc que progressivement que les parties ont été insérées, selon les besoins des élèves lors de l’écriture des textes, mais aussi en fonction de ce qui était fait en classe.

Ainsi, la partie des adjectifs qualificatifs a été ajoutée : de la même manière que pour les verbes et les adjectifs, elle est constituée de banques de mots, classés par ordre alphabétique. Une quatrième partie est constituée des mots étudiés lors de l’étude des sons : elle permet de conserver les listes de mots contenant le phonème travaillé, prélevés dans une image donnée. Enfin, puisqu’il me restait deux intercalaires non utilisés, j’ai pensé m’en servir pour intégrer les mots découverts et appris lors de séances spécifiques, liées à un thème ou un champ lexical. Des pages illustrant du vocabulaire spécifique ont donc été placées dans cette partie. La dernière partie, quant à elle, est celle des différents types d’écrits travaillés en classe : il s’agit de garder un modèle, un canevas des écrits vus en classe,  la lettre ou la recette par exemple, que ce soit des écrits fonctionnels ou des écrits fictionnels.

Les élèves ont vraiment adhéré à ce répertoire qu’ils prennent plaisir à utiliser, au-delà même des séances de production d’écrit. Ils aiment manipuler et tourner les pages, lire et relire les mots qui sont inscrits à l’intérieur, les recopier ou encore inventer des phrases. C’est d’ailleurs eux qui m’ont donné l’idée de le proposer en rituel : chacun sort son répertoire et en un temps donné produisent des phrases. Ils sélectionnent les mots qu’ils ont envie d’utiliser et écrivent ce qu’ils veulent : mais, chacune des phrases doit contenir au moins un mot contenu dans leur petit classeur et bien-sûr, avoir du sens. Je trouve que c’est vraiment intéressant pour approfondir la différence entre mot et phrase, mais aussi pour inviter les élèves à écrire des phrases syntaxiquement correctes.

Pour ma part, je suis contente de m’être lancée, même si je sais que cet outil est encore incomplet et donc perfectible. Je compte le poursuivre l’an prochain, en CE2, en faisant évoluer les sous-parties, car il me semble que certaines ne seront plus utiles : je pense notamment enlever la partie sur l’étude des sons et la remplacer par des règles d’orthographe, auxquelles les élèves pourront se référer pour écrire. Il s’agira d’aides et de moyens mnémotechniques pour éviter les confusions d’homophones, par exemple, ou encore des règles sur les chaînes d’accords, le féminin des noms, le pluriel des mots etc… De même, il serait intéressant d’y intégrer tout ce qui concerne le lexique et donc les notions d’antonymie ou synonymie afin d’enrichir les écrits produits. Mais c’est encore en court de réflexion : tout, ou presque, est dans ma tête !

Toutefois, il s’agit d’un exemple de répertoire, pas d’un modèle : je pense qu’il est nécessaire de se l’approprier, selon son fonctionnement de classe et son organisation. Car, la présentation, les sous-parties ou même les couleurs utilisées sont propres à sa classe et ce qui y est fait : cela doit donc devenir un outil personnel et construit avec les élèves ! C’est pourquoi, je choisis de ne pas vous proposer ici tous les liens des pages composant les parties, en téléchargement. En effet, les mots sélectionnés et les répertoires construits correspondent vraiment à des situations de classe : je pense que c’est ainsi qu’il faut procéder, en s’appuyant sur les élèves, sur ce qu’ils disent et sur ce qu’ils ont envie d’écrire. Je vous poste seulement les modèles des différents types d’écrits travaillés, ainsi que le vocabulaire spécifique étudié lors de séances dédiées (les habitations et les cris d’animaux). De même, vous trouverez un diaporama de présentation de cet outil, réalisé dans le cadre de la formation CE1 dédoublé. Je le laisse ci-dessous, en version PDF, si vous avez envie de voir à quoi il ressemble et comment il se présente.

Le répertoire de mots pour écrire : présentation.

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LES TYPES D’éCRITS

(canevas)

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La lettre

La liste.

La recette.

 

 

 

 

 

Le conte.

 

 

 

 

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LE VOCABULAIRE THémATIQUE

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Les habitations du monde.

Les cris-bruits d’animaux.

Les vêtements traditionnels.